Quelle excellente nouvelle
Vous voulez savoir la bonne nouvelle ? Oui, j’imagine ! Il fallait juste être présent le 25 janvier 2020 au Centre Communautaire de Lausanne pour la découvrir, comme convenu !
Ben, si vous me lisez jusqu’à la fin, peut-être que vous serez au fait si je vous laisse une deuxième chance. Avant de vous présenter ce compte rendu, nous ne saurons passer sous silence que cette magnifique soirée a été animée avec brio par la fabuleuse directrice générale, Madame Destinoble Dorcas, qui, en plus de nous faire un bref historique de Femmes en Emploi et ses réalisations depuis déjà cinq (5) ans, a encore une fois félicité le dévouement, l’engagement et l’excellent travail que fait son équipe pour mieux desservir la clientèle lavalloise et d’ailleurs.
Et en passant Femmes en Emploi a accueilli une nouvelle au sein de son équipe : Carène Désir, est la nouvelle Responsable logistique de FEE.
Par ailleurs, il est absolument remarquable de souligner que non seulement Femmes en Emploi se donne la mission d’aider les femmes à mieux s’épanouir en intégrant le marché de l’emploi, entre autres, cet organisme s’intéresse également à la cause de l’écologie et de l’environnement. Aussi, nous avons été sensibilisés par deux invitées, Madame Danielle Landreville et sa collègue Karine Pelletier, sur le fait de mieux protéger notre environnement tout en faisant une consommation responsable.
Comment ? En réduisant le plus possible nos déchets et du coup en faire notre mode de vie. De façon pratique, elles nous ont fait une belle présentation de leur initiative qu’elles appellent consommation : Zéro déchet. En plus de mentionner l’avantage pour notre planète et notre environnement, elles ont aussi mis l’accent sur le côté économique à en faire son mode de vie. Comme quoi, nous ne serons que des gagnants sur toute la ligne, selon elles.
Et le tout a été résumé par 5 axes ou 5 R
- Refuser : refuser tout ce qui est plastique, exemple : sacs, verres, assiettes, tasses, etc.
- Réduire : se débarrasser des choses inutiles, ou se demander : a-t-on vraiment besoin d’un nouvel objet ?
- Réutiliser : on réutilise les objets qu’on a déjà à la maison, pots de verre, sacs réutilisables pour faire nos courses et utiliser des produits zéro déchet.
- Rot (anglais) ou composter (français) : transformer nos déchets alimentaires pour en faire des déchets organiques ce qui est bénéfique pour la terre.
- Réparer : au lieu d’acquérir un nouvel objet non essentiel, en donner une deuxième vie à nos objets usagés.
En effet, ces deux femmes nous ont présenté leurs réalisations des articles de la vie courante, à partir des matières recyclables et réutilisables comme des bijoux, des serviettes pour se démaquiller, des sacs à collations pour les jeunes, des napperons, des essuie-tout lavables et réutilisables. Fait intéressant, le rouleau d’essuie-tout en question remplacerait 17 rouleaux d’essuie-tout jetables, gage d’une économie de 40 %, selon elles. Impressionnant, non !
Bravo à Karine Pelletier et Danièle Landreville pour cette nouvelle collaboration avec Femmes en Emploi.
Mon petit coup de cœur a été aussi, les canapés et desserts des Bouchées d’Angie, wow, vous n’avez pas raté que la bonne nouvelle…
Pour se rapprocher de l’excellente nouvelle, l’une des causes qui tient à cœur Femmes en Emploi est la surreprésentation des jeunes Québécois, Québécoises noir.e.s, surtout celles et ceux d’origine haïtienne, à la DPJ, pour cause de signalement abusif. Ainsi, pour traiter cette question, comme à son habitude, Femmes en Emploi, qui s’est toujours entouré des meilleurs collaborateurs, a fait appel à l’expertise du sociologue, M. Christian Vilney, qui nous a présenté sa conférence sous le thème suivant : Politiques et pratiques d’intégration des jeunes d’origine haïtienne et des noirs. Comment diminuer ou éliminer les causes de signalement à la DPJ ?
D’emblée, M. Vilney nous explique que pour traiter cette question il est important, voire capital, de faire la différence entre la pratique d’intégration et la politique d’intégration. Il a rappelé comme politique au Québec, l’article 10 de la charte québécoise, qui condamne la discrimination. Pourtant, la discrimination est bel et bien présente dans la vie courante. Alors pour quoi cette surreprésentation des jeunes Québécoises, Québécois d’origine haïtienne à la DPJ ? Il a donné la réponse en citant Bernard Léonel qui lui aussi s’est intéressé à cette question. Selon ce dernier, la cause de cette surreprésentation est purement et simplement la discrimination qui est basée sur 2 choses :
- La couleur de la peau (plus foncée).
- La pauvreté.
À l’école ou dans les manuels scolaires, de jeunes noirs se sentent discriminés, ou ont le sentiment d’être des étrangers. Rien dans l’histoire ne fait aucune référence aux réalisations du peuple noir, elles en sont exclues. Et M. Vilney a souligné que le résultat d’un tel état de fait, selon Rousseau, engendre la méfiance du jeune noir envers tout ce qui représente l’autorité, par voie de conséquence il peut adopter des comportements marginaux. Sans compter, dans beaucoup de cas, les jeunes noirs constatent que leurs parents qui ont de l’instruction n’occupent pas de postes équivalents à leur formation professionnelle. Alors, ils en concluent que l’instruction ne sert à rien. D’où leurs comportements marginaux qui les conduisent souvent à la délinquance. Ils se voient punis par le même système qui est supposé par ses politiques les protéger. Ils se révoltent, en réalisant qu’ils ont un traitement différentiel. M. Vilney a conclu en insistant sur le fait que pour arriver à faire de ces jeunes des citoyens responsables, les parents ont la responsabilité de leur enseigner avec franchise la différence entre les politiques et les pratiques et que les intervenants doivent mettre en application les politiques dans leurs interventions pour bien intégrer les jeunes Québécois noirs dans la société.
En guise de conclusion, la bonne nouvelle, c’est que Femmes en Emploi a eu confirmation auprès du MIFI (Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Intégration) que le projet GPIL (Groupe de partage Interculturel de Laval), conçu pour répondre à la problématique de la surreprésentation des jeunes Québécoises, Québécois d’origine haïtienne à la DPJ, sera financé par ce dernier.
Vingt-quatre (24) rencontres – échanges sont prévues sur une période de 12 mois avec des parents immigrants. Le GPIL s’engage à :
- ne jamais imposer les normes éducatives de la société d’accueil aux parents immigrants ;
- permettre aux parents d’échanger sur les différences culturelles entre les deux sociétés en ce qui concerne l’éducation de leurs enfants ;
- ne jamais forcer un parent à s’adapter à un modèle d’éducation préétabli sans le comprendre ;
- aider le parent à se convaincre d’utiliser d’autres méthodes plus efficaces que fonctionnelles.
Le MIFI a allumé quant à ce projet qui vient répondre à une problématique qui perturbe le cadre de vie de nos jeunes afrodescendants et qui font sont partie prenante de la relève de demain. Le montant de la subvention est de 94 123 $.
Et voilà, c’est sur cette bonne nouvelle que cette magnifique soirée s’est terminée !
Alors, on vous donne rendez-vous déjà le 7 février prochain au Centre Communautaire de Lausanne de 18 h à 20 h, pour la première rencontre du GPIL, sous le thème : Et si on laissait certaines pratiques à la frontière !
Danielle De. V.
Crédit photo : Frantz Corvil